BMR, BHRe : quésaco ?

image syphilis

DEFINITIONS

BMR : Bactérie Multi Résistante
Bactéries qui ne sont sensibles qu’à un petit nombre d’antibiotiques, par des mécanismes de résistance acquis.

Principales bactéries concernées

  • SARM : Staphylococcus Aureus Résistant à la Méticilline
  • E-BLSE : Entérobactérie productrice de Béta Lactamase à Spectre Etendu
  • PARC : Pseudomonas Aeruginosa Résistant à la Ceftazidime
  • ABRI : Acinetobacter Baumanii Résistant à l’Imipenem (et à l’ensemble des β lactamines)
  • ERG : Enterococcus faecalis Résistant aux Glycopeptides


BHRe : Bactérie Hautement Résistante émergente  (« nouvelle BMR »)
Bactéries commensales du tube digestif et résistantes à de nombreux antibiotiques. Leurs mécanismes de résistance aux antibiotiques sont transférables entre bactéries, et peut conduire à des impasses thérapeutiques.

Principales bactéries concernées

  • EPC : Entérobactéries Productrices de Carbapénémases. En France, ce sont les espèces Klebsiella pneumoniae et Escherichia coli qui prédominent pour la plupart avec un seul mécanisme de résistance. Les génotypes type OXA 48 et OXA 48 like sont majoritaires mais d’autres peuvent circuler en France comme : NDM, KPC et VIM.
  • ERG : Enterococcus faecium Résistant aux Glycopeptides soit génotype VAN A ou soit génotype VAN B.

 

CONSEQUENCES CHEZ LE PATIENT

Les BMR/BHRe peuvent être à l’origine d’infection, de colonisation ou de portage sain.
Dans cette dernière situation, elles peuvent persister plusieurs mois sous forme d’un portage sain digestif ou nasal, ne justifiant pas de traitement antibiotique.

 

QUI PRELEVER ?

La politique de dépistage dépend de l’épidémiologie de l’établissement et du secteur d’hospitalisation.
 

 

Réanimation

Court séjour
(hors réanimation)

Soins de suite et réadaptation

Soins de longue durée

  A l’admission

  • Patients à risque SARM (ancien portage, fréquemment hospitalisé, etc…),
  • Patients à risque BHRe (voir ci-dessous),
  • En situation épidémique installée ou récente.

NON

  En cours
  d’hospitalisation

Uniquement si
dépistage à l’entrée

NON

NON

NON

  A la sortie

NON

Uniquement en situation épidémique installée ou récente

NON

NON

 

PATIENT A RISQUE DE BHRe

Rapatriement ou antécédent d’hospitalisation dans l’année à l’étranger :
•    De plus de 24h, quel que soit le secteur,
•    Prise en charge dans une filière specialisée (exemple : dialyse)

Patient contact autour d’un cas porteur de BHRe :
•    Transféré,
•    Ré-hospitalisé,
•    Admission EHPAD.

Ré-hospitalisation d’un cas connu porteur de BHRe.

 

QUELS SITES PRELEVER ?

Ecouvillonnage nasal : recherche de SARM.
Ecouvillonnage anal : E-BLSE, PARC, ABRI, BHRe.

 

COMMENT PRELEVER ?

Au niveau nasal : 1 seul écouvillon pour les 2 fosses nasales,
Au niveau anal : 1 écouvillon chargé en matières fécales visibles à l’œil nu.

Il est préférable de réaliser un écouvillon par recherche de BMR et/ou BHRe.

 

COMBIEN DE TEMPS PRELEVER ?

La durée de portage de BMR/BHRe est variable notamment si le patient est sous antibiotique.
Il est recommandé au minimum 3 dépistages négatifs idéalement à une semaine d’intervalle pour considérer le portage négatif.

 

SUR LA PRESCRIPTION

Cas n°1 : Dépistage BHRe d’un patient contact
Indiquer le type (EPC ou ERG) et le cas échéant le mécanisme de résistance (OXA, VIM, VAN A, etc…)

Cas n°2 : Dépistage BMR (+/- BHRe)
Indiquer le portage connu le cas échéant, préciser la localisation.
Selon la situation épidémique, les antécédents d’hospitalisation à l’étranger ou de rapatriement.

 

Dr Krystel DECRUCQ - Biologiste médical
Cerballiance Hauts-de-France

 

BIBLIOGRAPHIE

  • REMIC : 5ème édition, 2015
  • Recommandations nationales, prévention de la transmission croisée : précautions complémentaires contact. Consensus formalisé d’experts, avril 2009.
  • HCSP « Recommandations pour la prévention de la transmission croisée des bactéries hautement résistantes (BHRe), octobre 2013 »
  • Bulletin septembre 2015 InVS : « Situation épidémiologique :Épisodes impliquant des entérobactéries productrices de carbapénémases (EPC) en France Données au 4 septembre 2015 »